Phyt‘Eaux Juine : Vers le zéro phytosanitaires dans les espaces verts et urbains

Les enjeux d’une gestion alternative et différenciée des espaces verts et urbains

La réglementation de l’utilisation de pesticides de synthèse dans les espaces verts, les forêts, promenades et voiries s’est durcie au fil du temps, jusqu’à une interdiction dans la grande majorité des cas, eu égard aux enjeux de santé publique et d’impact sur l’environnement.

En effet, l’utilisation des produits phytosanitaires, destinés à protéger les végétaux contre les organismes nuisibles (fongicides, insecticides,…) ou à détruire les végétaux indésirables (herbicides, régulateurs de croissance…) sont susceptibles d’avoir des effets sur la santé humaine et l’environnement (pollution du sol et des eaux, résidus dans la chaîne alimentaire et perturbation de l’équilibre écologique…). Leurs effets ne se limitent pas aux parcelles traitées et leurs abords, car les eaux de ruissellement sont susceptibles de transporter les pesticides directement vers les milieux aquatiques, le vent peut également les transporter. La limitation de ces risques dans les zones urbaines, peuplées et particulièrement vulnérable à l’entrainement par les eaux de pluie, revêt donc un enjeu important.

Schéma des possibilités de dispersion des produits phytosanitaires

La suppression de ces produits transforme indubitablement la façon de gérer les espaces verts et urbains. Le gestionnaire est conduit à mettre en œuvre des techniques alternatives pour le désherbage et la lutte contre les nuisibles et à concevoir différemment l’espace public en prenant en compte ces contraintes nouvelles. L’aboutissement de cette démarche amène à appliquer une gestion différenciée des espaces, selon leurs contraintes. Aux côtés d’espaces entretenus de manière régulière et préventive, d’autres lieux peuvent voir revenir une végétation spontanée allant de pair avec un retour de nombreuses espèces de fleurs, de papillons, d’oiseaux qui y trouvent abri et nourriture.

L‘engagement du SIARJA au travers des programmes Phyt’Eaux Juine !

Dans un contexte d’évolution de la réglementation, le SIARJA a mis en place les programmes Phyt’eaux Juine. Ces programmes permettent d’accompagner les collectivités et de sensibiliser le grand public ainsi que les acteurs économiques du bassin versant de la Juine à une réduction progressive de l’usage des produits phytosanitaires. De nombreuses actions sont mises en œuvre pour instaurer une dynamique de changement de pratiques favorables à la préservation de la ressource en eau et à la végétalisation du territoire.

Vidéo explicative : Chamarande, le zéro phyto réussi

Contenu du programme Phyt’Eaux Juine

Au travers du programme Phyt’Eaux Juine, lancé en 2014 et reconduit en 2019, le SIARJA soutient les acteurs du bassin versant vers une gestion différenciée de leurs espaces. Anticiper les évolutions réglementaires en matière d’utilisation de produits phytosanitaires et accompagner les acteurs versdes solutions durables est une des missions du SIARJA. Les deux objectifs de ces programmes sont d’assurer la pérennité du “zéro phyto” en appuyant techniquement les collectivités, entreprises, établissements scolaires et grand public ainsi que de participer à la transition climatique en allant vers une végétalisation du territoire.

Aujourd’hui le programme accueille 42 communes, dont 22 passées en total “zéro phyto”, pour lesquels sont engagés :

  • Un audit des pratiques d’application des produits phytosanitaire pour les communes adhérentes ;
  • Une formation théorique et pratique des agents communaux et élus concernés ;
  • La définition d’un plan d’actions communal spécifique appelé “Plan de gestion différenciée des espaces” avec définition de sites pilotes et de stratégies d’entretien alternatives adaptées ;
  • Un accompagnement pour les secteurs les plus sensibles notamment via des visites et diagnostics de terrain ;
  • Le portage de projets paysagers sur les secteurs sensibles : cimetières, terrains de sports et jardins écolier ;
  • Une communication par la réalisation de formations, de panneaux, de livret des pratiques alternatives, de fiches techniques, de bilans communicables… ;
  • Des animations auprès des scolaires et du grand public.
Livret Zéro Phyto à disposition